
Posted on septembre 25, 2012
- Prix: Chf 22.30
- Prix: Eur 15.20
- – éditions Slatkine
- – Payot
- – Decitre.fr
- – Amazon
- – Place des libraires
Après « Terre », paru récemment, Robert FRED nous offre « Tempête ».
C’est régal et quintessence que d’entrer à nouveau dans l’univers et la quête intérieure de ce poète. Le vers est ciselé comme du diamant. Le verbe s’est vêtu de sa plus belle dentelle.
Prenons le large avec lui , sa tempête nous emmène vers une rive salutaire : le centre de nous-mêmes.
Nul vers, nulle phrase ne peut résumer ou traduire ce risque insensé de dialoguer avec l’univers que porte le don du poète, pour s’extraire de lui et être lui tout entier.
Et pourtant, comment ne pas mettre en exergue ce vers simple, poli, authentique :
Aimer sinon c’est faux
Le recueil est dans cette cadence, dépouillée et limpide. Il n’y a rien d’autre à dire.
Lire ce poète vivant, c’est quitter le cellier où la société nous astreint, pour regarder le monde à la fenêtre de la plus haute tour. C’est prendre de l’altitude. C’est vivre pleinement ce joyau qu’est l’existence. C’est faire un avec l’être et la matière qui nous entoure.
Pourquoi ? Pour être vivant, tout simplement. – Serge Mathurin-Thébault –
Tempête: Publié aux éditions Slatkine à Genève en 2009, l’ouvrage regroupe les titres: Le large, La tempête, La rive
80 pages, longueur 17,9, largeur 11,3 N° SERIE: ISBN: 9782832103753 – EAN: 9782832103753
Cité portuaire
Pointant au large son glaive d’eau douce la cité portuaire ouvre au ventre des navires sa jetée commerçante dont l’arôme alizé prodigue au marin le destin voyageur
-I- Le large
La recette
Prenez de l’eau claire une bouffée de gros sel plongez-y votre âme
Ajouter un azur un bouquet d’embrun le murmure du vent
Rangé
J’ai mis dans mes bagages mes regards mes souvenirs mon ire mes illusions
Je les laisse pour être simplement
Vivre c’est aller
Dans le ressac dans la rumeur c’est appeler son nom regarder le temps toucher la rivière pour devenir à son image
Voyage intérieur en les mains du mystère passage dans le vent secours des criques aux remous des titans
Vivre c’est aller se tremper du large y rencontrer le ciel s’imprégner de cristal et de sel
étrave
Verbe informe en avenir l’étrave dans le flot chaotique transperce l’onde et transporte le voeu
-II- La Tempête
Demain
Aujourd’hui commme le vent couvre la plaine
comme le temps longe la route
Demain tourneront les rivages
demain la mer inondera le désert
L’accalmie
Prends garde homme au grain sur l’onde calme
sois vigilant sur les profondeurs où gîte l’inépuisable force
éveille-toi homme de ton silence empare-toi le gouvernail
Levain de l’acte
Lorsque l’on se perd son soi son illusion naît le sol l’acte et le sens du temps l’huis du jour
-III- La rive
Une graine au limon présente le voeu
Naufrage
Naufrage au présent pour toujours ici
porte de la foi
dont l’amour est le jour
Sarment
Quiétude et tempête contribuent égales au tour du sarment habile à bâtir
La nue
La nue rose du matin dans son ample robe blanche trempe ses cotons d’arômes d’églantiers et de sapins
Les prés verts ondoient dans le vent une graine tapie dans l’humus guette la pluie du printemps sur ses lèvres
ouverture de son chemin de pétales